Maître Costo devant son bar planté,

Contrôlait férocement le passage.

Maître Tricard un tantinet basané,

Tituba un p’ti peu sur le voyage.

« Eh, bonsoir Monsieur trop Costo !

Même en étant poli, vous m’semblez de trop !

Sans mentir, même si vos dommages

Ne se portent que sur ceux, qui ne vous semblent pas sages,

Vous êtes le raciste des hôtes de cette boite. »

A ce mot le Costo ne se sentant pas de droite,

Lui collant tout de même dans sa face une bonne droite,

Ouvrit large la porte de l’endroit qu’on convoite.

Le Tricard s’y faufilant dit : « Mon bon Monsieur,

Apprenez que tout castagneur,

Vit au dépend de celui qui l’dégoute ! »

Cette leçon vaut bien une boisson nul n’en doute ! 

Le Costo très con et têtu,

Jura, mais un peu tard, qu’on ne la lui referait plus !

Supa Sista

Coup de gueule du 7 Mars !

Posez donc la question autour de vous :  

« Quelles sont les inégalités entre hommes et femmes ? » (Euh pardon, entre femmes et hommes !)

…Ben oui, bien sûr les salaires !!!...Mais à part ça ? Autre chose vous viens en tête ?…non ?...rien !?...[1]

Vous seriez pas un peu…« pute soumise » vous ???...Ah non bien sûr ! Vous n’habitez pas les quartiers populaires [2] et c’est vrai qu’il n’y a que là bas que l’ambiguïté persiste…d’ailleurs, il n’y a que là bas que les salaires sont plus bas pour les femmes, c’est bien connu !

Les salaires justement…un iceberg !... et les icebergs, ça a cela de pratique que l’on ne voit que la partie visible, et que du coup, on en oublie d’étudier la partie cachée...le fond des mers…le fond des mères…parlons en justement !

Parce qu’au fond de chaque mère…il y a une femme.

A l'heure où les progrès de la science apportent des connaissances presque illimitées, il semblerait que la sexualité féminine demeure encore un des mystères de l'univers. Cette réalité s’illustre jusqu’au chapitre « éducation sexuelle » des livres scolaires où les femmes restent représentées comme des reproductrices et, uniquement en tant que telles, sans faire mention de leur plaisir.

Plus tard encore, lorsqu’on leur propose de prendre la pilule, jamais il n’est précisé que cela risque fortement de diminuer leur libido. Et qui s’en soucierait après tout ?

…Comme de toutes ces femmes qui avortent «comme elles prendraient une aspirine !» L’avortement, pourtant légal en France [3], prend ces dimensions dans la bouche de nombreux gynécologues qui accueillent ainsi, à coups de mépris, des jeunes filles dont tout le monde semble ignorer la souffrance.

Mépris d’un côté (dont on peut d’ailleurs s’étonner qu’il provienne d’autres femmes) ou banalisation de l’autre (dont on ne s’étonnera pas qu’il provienne des hommes !).

Force est de constater que Mai 68 et les réformes qui s’en suivirent, n’ont pas su toucher véritablement les mentalités, et que cette incompréhension homme-femme s’illustre également dans la prise de conscience de la parentalité masculine.

Il y a peut être avec la Suède un exemple à suivre en matière de congé de paternité [4]. En effet ces réformes semblent avoir rétabli une véritable égalité entre homme et femme dans le domaine de la parentalité [5]. Une égalité parentale d’autant plus intéressante qu’elle tend à faire basculer l’inégalité incontestée que l’on trouve encore dans le travail, et par là même, celle , bien plus ancrée, que l’on trouve dans nos mentalités.

Comme ce regard pesant, voire imposant qu’a la société envers cette nouvelle génération de trentenaires célibataires…Il y a là pourtant, un vrai phénomène de société que certains préfèreraient considérer comme une marginalité forcée, alors qu’il est bien loin d’être subi. Contrairement aux « Catherinettes » d’antan, cette nouvelle forme de célibat est souvent un véritable choix, qui a peut être beaucoup à nous apprendre sur  l’évolution de la mentalité féminine.

Cette nouvelle génération de femmes qui, prenant le risque d’affronter préjugés et idées reçues, ont assumé et prôné leur indépendance…le seul hic, c’est que les cases où l’on pourrait les loger n’ont visiblement pas encore été inventées…

N’y a t-il que "pute" ou "soumise" comme cases à notre disposition ? [6]...ah non bien sûr ! Il y a aussi « nympho» et « frustrée »…et autrement ??...ah ! gouine !...oui parfois!...mais pas toujours !…

Et la télé, a t-elle quelque chose à nous proposer de son côté ?........Nous avons été obligées de censurer les propositions qui viennent de nous être faites et vous prions de bien vouloir nous en excuser……et finalement c’est pas plus mal en fait, car nous aurions été obligé de parler ici de l’image de la femme véhiculée par les médias…d’autres, espérons-le, se chargeront d’aborder ce sujet à l’occasion de cette journée du 8 mars.

A l’heure où nous voudrions finir cet article, le mouvement « ni pute ni soumise » (bien plus proche des partis politiques que des femmes elles-mêmes [7]) défile dans les rues de Paris. Elles ont choisi de faire leur contre manifestation en organisant, à quelques jours du 8 mars : « La journée de la femme laïque » [8] et cette journée à cela de revendiqué que l’on s’y interdit…de défiler à côté de femmes voilées ! [9] C’est sûr que si l’on ne veut pas approcher la différence, il vaut mieux organiser de son côté sa petite tambouille et, encore une fois, porter la stigmatisation sur d’autres femmes…[10]

Quand on vous disait que les femmes pouvaient sans complexe discriminer d’autres femmes !!

Et c’est ainsi que, sans discrimination aucune, nous défilerons, avec les putes [11], les soumises, voilées ou non…les femmes du monde, mère ou pas, mère célibataire, les femmes battues [12], victimes de harcèlement, de violence psychologiques, les femmes emprisonnées [13], humiliées, torturée, les femmes esclaves, malades….les militantes, les combattantes, les stigmatisées, les discriminées, et toutes les femmes courageuses, comme nos mamans qui ont tant fait pour qu’on reconnaisse nos droits de femme…

….et peut être quelques hommes, va savoir, à qui l’on rappelle que l’ouverture d’esprit n’a pas de conséquences sur l’érection….

Ze Missiz